Via FLC
Funny that you mention this, but I can swear that this happened to a couple of my friends!
"La paranoïa sécuritaire du régime syrien est telle que, même lorsqu'il a quelque chose de positif à montrer, il ne parvient pas à faire venir sur place un journaliste occidental. Lundi soir, un chrétien libanais, proche conseiller de Bachar el-Assad, nous appelle: «Présentez-vous demain matin au poste frontière, un visa vous y attendra. Une grande manifestation de soutien au président Bachar est prévue pour la matinée. Vous pourrez constater de vos yeux la popularité du président et faire cesser la désinformation actuelle dans les médias internationaux.»
Mardi matin, lorsque nous nous présentons au poste frontière, sur la route Beyrouth-Damas, : Interdiction générale s'appliquant à tous les journalistes ou mesure intuitu personae? On ne nous le dira pas. Nous appelons notre contact sur son portable syrien; il ne comprend pas et demande à parler à l'officier. Le proche ami de Bachar el-Assad nous rassure: ce n'est qu'un petit bug administratif .... Un lieutenant allume une antique télévision... Visiblement, ce sont des dizaines et des dizaines de milliers de personnes qui marchent et agitent des drapeaux dans une ambiance festive... nous parvenons à joindre au téléphone le directeur de cabinet de Bousseïna Chaabane ...
Nous sortons dehors faire quelques pas au soleil et profiter de la vue magnifique sur le Golan enneigé. Les employés d'un large duty free shop - où se précipitent des touristes iraniennes en tchador - se sont regroupés devant un téléviseur... «Nous voulons garder notre paix civile; nous ne voulons pas du confessionnalisme et du désordre qui gagnent en ce moment le monde arabe», me confie Najji, un jeune employé chrétien.
En Syrie, la communauté chrétienne (10% de la population) se range solidement derrière le pouvoir (exercé sans partage par une autre communauté minoritaire, les alaouites, dissidents du chiisme). Le soutien ancien des chrétiens à la famille Assad (au pouvoir depuis plus de quarante ans) s'est encore renforcé après l'invasion de l'Irak en 2003 par l'Amérique.
L'arrivée de la «démocratie» bushienne entre le Tigre et l'Euphrate, loin de créer un État de droit, a provoqué l'explosion des confessionnalismes, sur fond d'anarchie. Visée par toutes sortes de rackets et d'attentats, la minorité chrétienne d'Irak n'a plus eu d'autre choix que l'exil. Tous les chrétiens irakiens qui n'ont pas eu les moyens de fuir en Europe ou en Amérique du Nord sont aujourd'hui réfugiés en Syrie. Dans la manifestation filmée par la télévision syrienne, nous remarquons une pancarte qui proclame: «Oui aux réformes, non à la dissension confessionnelle!» En onze ans de pouvoir, le président Bachar a libéralisé une économie qui avait été bâtie, dès les années cinquante, sur un modèle soviétique. Mais après une timide ébauche de libéralisation politique au début des années 2000, il est revenu au mode classique de gouvernement en Syrie, où tout est décidé à la présidence et où tout est contrôlé par les «moukhabarats», les puissants services de renseignements. En revanche, la liberté religieuse est absolue en Syrie, où les chrétiens peuvent faire sonner leurs cloches comme ils l'entendent..."
Posted by G, M, Z, or B at 9:15 PM
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